Tu es indépendant.
Autonome, débrouillard, passionné. Tu fais ton chemin, tu bosses dur, et tu aimes ce que tu fais.
Et puis un jour, le cousin de l’ami de ta copine connaît quelqu’un qui a monté une association, un projet ou un événement “super intéressant”.
Ou bien, l’ami d’un ami enseigne dans une école et cherche quelqu’un pour venir “témoigner de son parcours”.
Et comme tu fais de belles choses, on pense à toi.
On t’envoie un message, super enthousiaste :“On organise un super événement, ça te plairait trop !
Pas de budget pour le moment, mais bien sûr, on rembourse les frais.”
Ou encore :
“Ce serait génial que tu viennes partager ton expérience avec les étudiants. C’est important pour eux d’avoir des profils inspirants comme le tien. Par contre, on ne rémunère pas les intervenants extérieurs.”
La sollicitation ? Sympa, mais pas très engageante
Tu lis ça, et honnêtement…
La sollicitation ne t’emballe pas plus que ça.
Pas parce que tu n’as pas envie de partager, mais parce que tu sais que ça va te coûter du temps — et donc, de l’argent.
Il va falloir fermer ton commerce, bloquer ta journée, décaler des commandes, ou annuler un rendez-vous client.
Et tout ça, pour quelque chose qui n’a pas été pensé comme une vraie prestation.
Mais tu te dis :
“Bon… c’est l’ami d’un ami… je vais être sympa.”
Alors tu acceptes, par amitié, par souplesse, par habitude aussi.
Tu prépares ton intervention, tu fais les kilomètres, tu t’investis. Tu fais bien les choses.
Et la suite, on la connaît.
Le moment où tu comprends
Au moment de régler les frais, c’est flou.
Un petit chèque symbolique. Ou rien du tout.
Et si tu poses la question, on te répond avec un grand sourire :
“Ah non, mais c’était déjà compris dans le chèque.”
ou
“On pensait que tu le faisais avec plaisir…”
Sans mauvaise intention, peut-être.
Mais avec beaucoup de légèreté.
Un peu comme cette amie à qui tu as prêté 20 euros il y a six mois, qui ne t’a jamais remboursé, et à qui tu n’oses même plus en parler. Parce que ça te semble “pas grand-chose”.
Mais ça reste là. Un petit caillou dans la chaussure.
Et à force de petits cailloux… tu boites.
Ce n’est pas grave. Mais ce n’est plus jamais sans cadre.
Ce genre de situation, on en a tous connu une, voire plusieurs.
Et au début, on laisse passer. Parce que :
– “C’est pas grand-chose…”
– “C’est pour une bonne cause…”
– “C’est sympa de leur part de penser à moi…”
Mais avec le temps, on comprend.
On comprend que notre temps, notre énergie, notre savoir-faire ont de la valeur.
Et que la gentillesse ne devrait jamais être synonyme de gratuité floue.
Pas parce qu’on est dur.
Pas parce qu’on ne veut pas aider.
Pas parce qu’on pense qu’à l’argent.
Mais parce qu’on a appris, à force, à poser un cadre.
Aujourd’hui, c’est simple :
Pas de prestation sans accord écrit.
Même pour le cousin d’un ami de ta copine.
Même pour un cours “inspirant” dans une école de commerce.
Pas par méfiance.
Mais par respect.
Respect de ton métier, de ton équilibre, de ta légitimité.
C’est quoi, poser un cadre ?
C’est répondre avec professionnalisme :
– “Merci pour votre proposition, voici mon fonctionnement.”
– “Je travaille sur devis ou contrat signé.”
– “Voici mes conditions pour ce type d’intervention.”
Et si la demande ne va pas plus loin ?
C’est que ce n’était probablement pas une vraie demande.
Juste une envie floue, sans cadre ni engagement.
Et c’est très bien de ne pas y répondre.
Conclusion : on peut être sympa, et cadré.
Ce n’est pas contradictoire.
C’est même la base d’une relation saine et respectueuse.
Alors oui, l’histoire de l’indépendant “sympa” est un peu usée.
Mais aujourd’hui, on la connaît.
Et surtout, on sait comment elle se termine.
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Vous avez déjà vécu ce genre de situation ?
Une intervention gratuite mal cadrée, une sollicitation floue, un “on pensait que tu étais OK”…
Envie de partager votre expérience ?
Écrivez-moi à mariellephilipdesign@gmail.com, je vous lirai avec plaisir.
Et si cet article vous parle, n’hésitez pas à le transmettre à un·e autre indépendant·e qui, lui aussi, a été “trop sympa” un peu trop souvent.